La CFDT ne signe pas l'accord sur l'égalité professionnelle

La CFDT n’a pas signé pas l’accord proposé par la direction en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Lors d’un vote interne des adhérent.e.s de la CFDT, la majorité s’est prononcée défavorablement concernant la signature de cet accord peu ambitieux qui ne répond pas aux demandes formulées par la CFDT  en cours de négociation.

L’objectif mis en avant par la DRH lors de cette négociation était d’identifier les indicateurs et les actions ciblées permettant de développer la politique de l’IRSN en faveur de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, ceci dans la continuité de l’accord précédent, dont la validité était terminée début 2018. L’accord proposé met notamment l’accent sur l’accès des femmes aux promotions, aux postes de responsabilité hiérarchique et aux nominations aux postes d’experts tout en permettant aux salarié.e.s de l’IRSN de concilier la vie professionnelle avec la vie personnelle. Les autres domaines retenus sont les conditions de travail et la réduction des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.

Lors de cette négociation, la CFDT a attiré l’attention de la DRH sur le fait qu’il ne faut pas limiter la question de l’égalité professionnelle aux promotions et à l’accès aux postes managériaux, même si cet accès demeure en effet difficile. Il faudrait mettre en place d’autres indicateurs en faveur de l’égalité des chances et d’une plus grande reconnaissance des compétences et des contributions des femmes aux missions de l’IRSN. La CFDT a également souhaité avoir des indicateurs « garde-fou » contre d’éventuelles discriminations à l’égard des femmes.

Nous citons des exemples d’indicateurs que nous avons souhaité ajouter à cet accord :

  • Un indicateur sur le nombre de sanctions et de licenciements affectant des hommes et des femmes. Les OS de l’IRSN ne disposent à ce jour d’aucune statistique concernant les mesures disciplinaires décidées par la DRH (hors licenciements).
  • Deux indicateurs, concernant le pourcentage des femmes équipières de crise, et le pourcentage des femmes équipières de crise profitant d’une prime d’astreinte. Les pourcentages actuels étant respectivement de 32.7% et de 29,6% de taux de représentation des femmes dans ces fonctions.

La mise en place de ces nouveaux indicateurs a été refusée par la DRH. Toutefois, le DRH sensibilisera le COPSAC (comité d’orientation, de pilotage  et de suivi des activités de l’IRSN relative à la gestion de crise) à la mixité des équipiers de crise.

Dans ce même état d’esprit, l’IRSN pourrait également définir des indicateurs concernant la participation de femmes et des hommes aux congrès pour présenter des résultats de recherche et d’expertises de l’IRSN, ou encore concernant les experts identifiés comme portes paroles de l’IRSN vis-à-vis des médias… (proposition non exprimée en négociation).

Concernant l’accès aux postes de managers et la conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée, la CFDT a noté que les rares cheffes de bureaux et de laboratoires, aux 4/5 ou aux 9/10 perçoivent leur prime hiérarchique au prorata de leur temps de travail (sachant que celle-ci est de 100€ bruts à temps plein). Pour la CFDT, il aurait été symboliquement plus encourageant, que cette petite prime, dite « de fonction » soit attribuée entièrement pour les cheffes de bureau/laboratoire pour qui un temps partiel « théorique », n’a pas été considéré comme un frein à l’accès à un premier poste de responsabilité hiérarchique. C’est ce qu’a demandé la CFDT (pour tous les chefs de bureau/laboratoire à temps partiel, quel que soit leur sexe, bien sûr).

Les cheffes de bureaux/labos de l’IRSN ayant fait ce choix, et réussissant leur fonction managériale sans être présentes un jour ou un demi-jour par semaine, le compensent largement avec de grands horaires de travail les autres jours et par une disponibilité pour répondre aux courriels. La DRH de l’IRSN aurait pu accepter de leur accorder les 10 ou 20€ bruts de différence signifiant qu’elles sont des cheffes de bureau/labo à part entière, mais cela n’a pas été le cas.

La DRH n’a pas non plus accepté la demande faite par la CGT et que nous avons soutenue, que la direction s’associe à une enquête du CE sur l’égalité professionnelle, pour mettre à jour celle effectuée en 2013.

Compte tenu  qu’aucune de nos demandes n’a été intégrée à l’accord, la CFDT ne le signe pas.

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